L’activité physique sans limite d’âge : la clef pour vieillir en bonne santé

Mise à jour le 25 avril 2022 photo d'une personne âgée qui a fait un saut en parachute
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Nous le savons, l’activité physique, c’est bon pour notre santé à tous. Toutes les études scientifiques le montrent. Alors n’écoutez pas ceux qui préfèrent leurs aînés assis, ni les trop prudents paralysés par la peur d’une chute. Avoir une activité physique, c’est même le meilleur élixir de jeunesse ! Après 80 ans aussi ! Elle est le meilleur moyen de vieillir en bonne santé. Des informations, nourries par l’expertise d’Éric Boulanger, professeur de médecine, biologiste du vieillissement au Centre hospitalier de Lille, auteur de l’ouvrage « Je décide de vieillir bien, longtemps en bonne santé ». À diffuser auprès de tous ceux qui accompagnent votre proche âgé.

À lire dans cet article sur l’activité physique pour vieillir en bonne santé même après 80 ans

L’activité physique : la clef pour vieillir en bonne santé même après 80 ans

Les compétences physiologiques : la nutrition, la cognition, l’activité musculaire, la solidité du squelette… ont malheureusement une propension à diminuer dès l’âge adulte. « L’activité physique est le meilleur moyen de freiner, et même d’inverser, cette tendance. La diminution d’une capacité n’est pas une fatalité, car elle est potentiellement réversible. explique Éric Boulanger. L’activité physique adaptée, bien sûr, à chaque personne âgée aide à bien vieillir et à prévenir une situation de dépendance. Même un petit peu, si c’est un petit peu plus que d’habitude, c’est bénéfique, ajoute-t-il. »

L’activité physique, à mon âge à quoi ça sert ?

Éric Boulanger considère l’activité physique comme « la locomotive du train du bien vieillir » Elle agit positivement sur tout ce qui va moins bien quand on avance en âge. Elle entraîne les wagons qui favorisent la santé des personnes âgées.

Une bonne nutrition après 80 ans

« Après 80 ans, bien manger, ce n’est pas faire attention aux graisses et aux sucres, c’est au contraire essayer de manger assez, d’avoir suffisamment de nutriments et notamment de protéines. Or, l’activité ouvre l’appétit, précise Éric Boulanger. » Avoir un peu plus faim, c’est aussi manger avec plus de plaisir ce qui incite à manger davantage. Un cercle vertueux qui permet de bien manger pour mieux vieillir.

Bien voir et bien entendre après 80 ans

« Pour entreprendre une activité physique, il faut pourvoir compter sur sa vue et son ouïe. Si ce n’est pas le cas à cause, par exemple, d’une cataracte qu’on aurait laissé traîner, on est vite gêné. Ce signal encourage à consulter pour récupérer la vision, ou l’audition, qu’on avait avant. Cette démarche participe à la santé de nos méninges, note Éric Boulanger ».

Des os solides après 80 ans

L’activité physique protège des risques de fractures, elle est la meilleure prévention de l’ostéoporose. Votre parent n’est pas le seul à lutter contre une densité osseuse insuffisante (risque d’ostéoporose). Les os des nageurs professionnels sont plus légers comparés à ceux de leur génération. La cause en est que le squelette a besoin de petits impacts (typiquement ceux de la marche) pour reconstituer de l’os plus dense. Dans l’eau, un effort physique ne provoque pas ces petits à-coups. Aussi, pour conserver des os solides, les cosmonautes s’entraînent à marcher avec des appareils qui simulent les conditions de la pesanteur. Pour autant, ne boudez pas les bienfaits de la piscine, mais pensez aussi à une activité sur la terre ferme.

Des muscles renforcés après 80 ans

L’entraînement des muscles permet d’acquérir plus de souplesse et de force. Soulever une bouteille de lait plus facilement, descendre les escaliers avec plus d’assurance, cela encourage à continuer. C’est aussi un bon remède contre les risques de chutes.

Un cerveau agile après 80 ans

L’activité physique est un antidépresseur naturel. C’est physiologique ! Le fait qu’elle provoque le plus souvent des interactions sociales y participe beaucoup. Elle permet d’échanger avec les habitants du quartier, le kinésithérapeute, les membres du groupe d’étirements et de gym douce, du club de yoga ou de Pilates et de toutes les activités physiques adaptées à l’état de santé qui font envie. Enfin, c’est le cerveau qui commande et coordonne les mouvements. Du coup, entretenir son corps, c’est entretenir ses fonctions cognitives.

Comment encourager son parent à sortir, à bouger un petit peu plus ?

C’est officiel, l’âge n’est pas un obstacle à l’activité physique. Les visites, ou les loisirs que l’on peut pratiquer avec son proche, sont l’occasion de susciter la motivation de votre parent pour une activité physique adaptée à domicile. Ne cherchez pas quel est le meilleur sport pour les seniors ! « Sa simple évocation fait peur et il n’est pas du tout adapté au cours du vieillissement, explique Éric Boulanger, mais d’activité physique adaptée et de plaisir, d’APAP peut-on dire. La notion de plaisir, pour l’activité physique, comme pour la nutrition, est indispensable quand on vieillit, compète-t-il. »

Tempoforme : « la forme à chacun son rythme. »


Le Centre hospitalier universitaire de Lille a développé avec la Carsat des Hauts-de-France un programme de prévention de la dépendance qui comprend notamment une application pour tester sa forme. Facile, ludique et gratuite, elle permet en 10 minutes d’avoir un premier bilan de sa forme. Il indique les éléments à discuter avec le médecin : mobilité, risque de chute, vue et audition, difficultés cognitives, risque de dépression et il encourage si nécessaire à prendre rendez-vous plus rapidement. Un test très utile pour envisager avec le médecin des activités physiques adaptées (et de plaisir). http://www.tempoforme.org/page/test

À lire : Je décide de vieillir bien, longtemps en bonne santé, Éric Boulanger, éditions Odile Jacob, novembre 2021